K7/CD disponible courant mai

LIVRET EN PDF : shortdays.fr/OMESLP_Livret.pdf

EH BIEN, EH BIEN, on ne vous refait pas le tableau, 2021, les masques, les frissons, les distances...
Alors c’est sûr, on s’ennuie.
On se demande comment on peut faire, et ce qu’on fout là, à regarder dans le vide. On est quand même bien crispé.e.s.
Mais il n’a jamais été question d’attendre la crampe.
Fallait qu’on se remue, malgré les idées fléchies par une sieste un peu trop longue. Un courriel groupé envoyé aux copains copines : "Ça vous dit qu'on se rassemble et qu'on enregistre une compile en soutien au CLAJ ?"
C’est vrai que les gestes barrières n’arrêtent ni le temps, ni
la répression... Merde quoi, grave, faut qu’on retrouve du tonus dans ces temps qui flottent. On s’échauffe, on s’secoue. Dix groupes à enregistrer en un week-end. Les réflexes reviennent vite. Des micros, une carte son, des pancakes et des assiettes en carton. C’est bien aussi de se reposer sur ses acquis. « Du son maison » comme dirait l’autre. On branche des câbles, on pète des barres, on patiente en pensant aux autres qui ne sont pas là ou plus là. En fait, c’est sûrement ça qui nous donne le plus de force. Nos liens sont sacrément élastiques, mine de rien. Alors certes oui, on marche encore sous la pluie. Mais on n’est pas tout à fait en sucre, et c’est pas pour rien qu’on kiffe le punk et qu’on met des capuches !

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Une compil en soutien au CLAJ ! Trop bien, il y en a carrément besoin !

Ca fait maintenant 5 ans que le Collectif Lillois d'Autodéfense
Juridique existe et, après cette année compliquée, rien de tel qu'une
petite tempête de sons pour le remettre d'aplomb et repartir à bloc. Vu la quantité de mesures affolantes qu'on se tape depuis le début
de la crise sanitaire (qui s’ajoute aux précédentes évidemment) celles à venir accompagneront la précarisation et l'appauvrissement d'une bonne partie d’entre nous. Réforme du chômage et autres attaques contre la plèbe s’accorderont avec normalisation de l'Etat d'urgence, procédures exceptionnelles, surveillance toujours plus renforcée, etc…On n’a alors pas trop de doutes sur le fait qu'on va bientôt se retrouver à battre le pavé. Comme à son accoutumée le CLAJ sera de la partie, mais d’ici là il faut continuer à suivre les affaires en cours. Le temps de l’injustice est long et il y a encore des procès pour des histoires qui remontent à bien avant la période covid. Et puis la colère et les manifs se sont jamais arrêtées, les cognes et la justice non plus, y a donc régulièrement des gardes à vue.

Ce qui change depuis un an pour le CLAJ, ce n'est donc pas qu'il y ait moins d'activités. Elles sont juste moins visibles. Non, ce qui change c’est que son fonctionnement est basé sur une dynamique collective qui, forcément, en ce moment est contrariée. Le CLAJ s’est constitué au printemps 2016 depuis les AG de lutte contre la « loi travail ». Et parce que l’AG voulait se donnait les moyens de l’offensive il fallait y intégrer la question de la répression devenue quasi quotidienne. Car ça n'était pas une évidence avant de savoir comment ça se passait si on se faisait arrêter, pour avoir des avocat·e·s qui se déplacent en gardes à vue et une défense avec laquelle on était en accord (ni victimaire ni de dissociation), et de ne pas devoir assumer seul·e les frais des procès, de rompre l’isolement inhérent à la justice. De cette force collective-là et de ces expériences de lutte le CLAJ s’est construit, et s’est entouré au fur et à mesure d’avocat.es en accord avec la défense collective et d’une multitude d’initiatives de soutien sans lesquels il ne saurait exister.

Depuis l’état d’urgence sanitaire le CLAJ continue de fonctionner grâce à un bon réseau de solidarité. Avant y avait des soirées de soutien, des tables de presse, des bars, des cantines, des collectes, des ventes d'affiches, jusqu'aux porte-clés gilets jaunes et aux gâteaux en fin de manifs… Certains trucs se sont maintenus, il a fallu innover un peu, boire beaucoup, manger souvent et se rhabiller. Entre brassée de soutien, t-shirts sérigraphiés, cantines à pédales et élans d'amour inattendus, cela a tenu et cela a participé à égayer nos confinements. Il y a maintenant cette compil qui ravit.

Ce qui se joue à travers le CLAJ est bien plus que le remplissage d'une caisse de solidarité. Il s'agit de se donner collectivement les moyens d'assumer notre antagonisme avec le capital et avec l'Etat. En aucun cas nous ne visons une amélioration du système judiciaire. En aucun cas nous ne nous illusionnons sur ce que de quelconques réformes pourraient produire. Nous savons quel est le rôle de la justice de classe, nous savons qu'elle est constitutive de l'ordre social et qu'au même titre que la police elle est l'expression de la domination, un moyen de régulation de l'exploitation et le miroir des oppressions. Faire vivre le CLAJ c'est prendre acte de cette situation et chercher de notre côté de la barricade, et seulement de notre côté, les moyens de nous renforcer et de lutter.

Le CLAJ participe aux divers mouvements qui se sont succédé depuis 2016 comme aux luttes qui se mènent de façon moins ostensibles contre l’ordre social et l’apathie. Il a soutenu des centaines de personnes passées en garde à vue, plusieurs centaines en procès, quelques-uns en taule, aidé à contester des amendes, visibiliser les violences policières et judiciaires… Par des ateliers plus ou moins formels, thématiques ou non, on a aussi souvent discuté et mis en commun ce qu’on connaît des pratiques de la police et de la justice, des procédures et des traquenards auxquels s'attendre quand on se fait choper. Parce qu'il faut sans aucun doute connaître les règles de base du droit mais aussi les règles implicites de toute rencontre avec la maréchaussée.

La solidarité qui s'organise autour du CLAJ montre que l'on se reconnaît dans une dynamique commune de lutte, quels que soient les modes d'action, que l'on assume collectivement les emmerdes policières et judiciaires qui tombent sur les un·e·s les autres, que l'on envisage la répression comme un temps inévitable de la révolte, que personne n'est à l'abri de se faire arrêter, que personne ne doit affronter ça seul·e.

Merci à tous les groupes qui participent ici à faire valoir tout cela.
On perd pas le rythme, ni du son ni de la lutte !

Pour contacter le CLAJ :
clajlille.wordpress.com
claj@riseup.net
07 53 70 49 08